Menu
Libération
Interview

«Je veux donner du sens à la rigueur»

Article réservé aux abonnés
Plan d’austérité, G20, chaos grec, zone euro qui tangue… les premières semaines de François Hollande comme candidat ont été bousculées par la crise.
François Hollande, en octobre. (Regis Duvignau / Reuters)
publié le 7 novembre 2011 à 0h00

Candidat socialiste à la présidence de la République, François Hollande revient sur ses propositions pour lutter contre la crise et critique les mesures attendues du nouveau plan de rigueur du gouvernement.

Le gouvernement doit présenter ce matin un plan d’économies permettant, selon lui, de boucler l’un des budgets «les plus rigoureux depuis 1945». Un effort excessif ou réaliste ?

Méfions-nous, tout d'abord, des proclamations churchiliennes, qui cachent souvent une improvisation. Tel est le cas. Car il ne s'agira pas du budget le plus rigoureux présenté depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y en a eu bien d'autres. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que le gouvernement a été pris de court par le ralentissement de la croissance. Un retournement qui était pourtant prévisible et qui l'a obligé à inventer, à la hâte, des mesures qui n'ont pas été intégrées dans la loi de finances, laquelle vient pourtant d'être votée. Par ailleurs, est-ce que ces mesures, de l'ordre de 6 à 8 milliards, seront suffisantes ? Sûrement pas puisque l'activité sera plus faible encore que ce qui est affiché [1% en 2012, ndlr].

Cela veut-il dire qu’il faut aller plus loin dans l’effort d’économies ou, au contraire, renoncer à l’austérité ?

L’alternative n’est pas dans le refus d’un ajustement financier ou dans son amplification, mais dans le choix des catégories sociales qui vont devoir subir cet effort supplémentaire. N’oublions pas que, depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, 75 milliards de recettes fiscales ont été perdus, en raison d’allégements en faveur des grandes entreprises et des ménages les plus favorisés. Il eut été légitime de récupérer une partie de ces sommes accordées sans résultat tangible sur l’économie réelle. Or, plutôt que de s’engager dans cette v