Chacun sur son créneau, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon essaient de profiter de la crise pour populariser leur candidature à l’Elysée. Au détriment de François Hollande.
Pousser le socialiste vers le centre et s'afficher comme recours «utile» à gauche, ces derniers jours, le leader du Front de gauche a durci ses attaques contre Hollande. Jusqu'ici, il n'avait jamais mis le candidat PS et Nicolas Sarkozy sur la même ligne. Changement de ton vendredi dans l'Humanité : «En quoi est-ce utile pour une personne de gauche rejetant la politique de Sarkozy de voter pour un projet qui conduirait à la même politique ?»«Quand on entend Hollande sur les 3% ou la règle d'or, quelle est la différence avec la droite ?» défend François Delapierre, son directeur de campagne. Autre preuve de la «ligne démocrate» - donc centriste et libérale pour Mélenchon - du socialiste : sa visite chez le Premier ministre espagnol. «Sarkozy, c'est Merkel. Hollande, c'est Zapatero, écrit l'ex-PS sur son blog. Mais, ce qui est nouveau dans la bataille […], c'est que les recettes économiques de ces gens ont déjà été appliquées. Et elles ont échoué.»
«Lisbonne». Mélenchon compte sur la crise de l'euro pour affirmer son «autre cohérence» à gauche, celle d'une «autre répartition de la richesse entre le capital et le travail» et prouver que son «orientation est la mieux placée pour battre Sarkozy», note