Menu
Libération
EDITORIAL

Shadow

Article réservé aux abonnés
publié le 7 novembre 2011 à 0h00

Laisser du temps au temps. Est-ce sous l’emprise du célèbre et lénifiant adage mitterrandien que s’amorce la campagne de François Hollande? Le désormais officiel candidat socialiste s’imagine-t-il prendre ainsi par avance la pose présidentielle, un peu comme il le fit lors de la primaire citoyenne, laissant, sans bouger, le soin des initiatives à ses adversaires?

Au vu de la séquence politique qui s'achève, rien n'interdit de le supposer. Ou plutôt de le craindre tant, face à Nicolas Sarkozy, une telle stratégie conduirait à coup sûr la gauche vers son quatrième échec consécutif. D'ici l'élection, le calendrier offrira assez peu d'occasions internationales aussi fortes que la tenue d'un G20 en France. François Hollande aurait pu en profiter pour tenter de compenser son plus grand handicap, son manque d'expérience internationale. Il aurait, par exemple, pu cosigner la tribune sur la taxation des transactions financières publiée par le leader du SPD, Sigmar Gabriel, celui des sociaux-démocrates suédois, Hakan Juholt, et le travailliste Ed Miliband qui, lui, assume avec vigueur son rôle de shadow Premier ministre (détournant habilement jusqu'au siège de son parti la visite européenne d'un invité cannois de marque, Bill Gates). Il aurait pu, dans la foulée, rejoindre de nouveau Sigmar Gabriel, à Rome cette fois, pour la grande manifestation anti-Berlusconi.

Las, comme pour une cantonale, il a préféré sillonner les travées de la Foire du livre de Brive. Pendant ce temps,