A l'issue du G20 de la semaine dernière, le président Sarkozy se réjouissait de «progrès» réalisés pour la mise en œuvre d'une taxe sur les transactions financières. Si vous souhaitez qu'une telle taxe soit mise en place, ne retenez pas votre souffle en attendant: le sujet sera «discuté» lors de la prochaine réunion du G20. Mais, si l'on y ajoute les intentions du président de la commission européenne, des principaux dirigeants européens, sa mise en place semble moins lointaine qu'elle n'a pu être. Le principal obstacle avancé auparavant - il est impossible de la mettre en œuvre - semble aujourd'hui largement levé.
Des objectifs louables
Cela ne règle pas pour autant la question. Depuis que l'idée d'une taxe sur les transactions financières est entrée dans le débat public, la seule question qui s'est posée a été celle de sa faisabilité, ses opposants déclarant que celle-ci était impossible à mettre en place, sauf par tous les pays en même temps. A part ce problème, tout le monde est pour. Cela ne résout pas la vraie question: une telle taxe est-elle souhaitable, atteindra-t-elle ses objectifs ? Pour ses partisans, cette taxe présente trois intérêts :
- réduire les inégalités en taxant le secteur financier, dont les revenus ont augmenté considérablement sans le moindre avantage (bien au contraire) pour le reste de la population ;
- lutter contre la spéculation et les excès de la finance, qui provoquent des crises à répétition
- financer l'aide au développement, la taxe étant mêm