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Libération
Enquête

Livre: TVA en hausse, moral en baisse

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Une librairie à Paris, le 8 août 2009. (Photo AFP / Loic Venance)
publié le 8 novembre 2011 à 11h42

Un coup sur la tête d'une filière déjà moribonde. Depuis qu'ils ont découvert lundi dans la bouche de François Fillon que le livre fera partie des produits dont le taux de TVA va passer de 5,5% à 7% à compter du 1er janvier 2012, les éditeurs, les distributeurs et les libraires, entre inquiétude et consternation, ont commencé à monter au créneau.

La Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill) a décidé d'y aller franco en revendiquant pour le livre le statut de «produit de première nécessité», seule catégorie de biens exclus de la hausse de la TVA à taux réduit. Au Syndicat national de l'édition (SNE), un haut responsable a, lui,  immédiatement dénoncé une mesure qui «tombe au plus mauvais moment, avec une chaîne du livre très secouée, particulièrement la librairie indépendante». Et ce professionnel de pointer «un retour en arrière pour un enjeu budgétaire très modeste».

Alors que Matignon espère récolter au total 1,8 milliard d'euros via la hausse du taux «réduit» de TVA à 7%, celle concernant le livre ne rapporterait qu'une soixantaine de millions d'euros. Un enjeu financier modeste, qui fait d'ailleurs espérer à certains un possible recul du gouvernement. «Entre le gain potentiel, le mal qu'ils nous font et le bordel que ça pourrait créer, ils ont tout intérêt à faire machine arrière, veut croire un libraire du 18e arrondissement de Paris. On se démène déjà chaque jour pour survivre, on n'avait vrai