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Analyse

Pour Fillon, la «faillite» est un plat qui se mange froid

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Le mot même de «rigueur» hérisse l’Elysée. Matignon y pense depuis 2007.
François Fillon à la sortie de l'Elysée le 7 novembre 2011 à Paris. (Lionel Bonaventure.AFP)
publié le 8 novembre 2011 à 0h00

La rigueur s'impose. Fillon est son prophète et Sarkozy son dernier converti. Le Premier ministre s'était invité hier à 20 heures sur TF1 pour expliquer aux Français qu'il fallait encore se serrer la ceinture pour sauver le triple A. Pour faire face au «basculement vers l'Asie de l'économie mondiale», il faut 18,6 milliards de nouvelles mesures d'économies. Qui s'ajoutent au plan de 10 milliards, détaillé le 24 août… à 20 heures sur TF1.

«Discours doloriste». Devant la presse qu'il recevait à Matignon à l'issue du Conseil des ministres, François Fillon a assuré que pour les Français, désormais «conscients des risques que font peser les déficits et l'endettement sur notre avenir», «le mot "faillite" n'est pas abstrait». Déjà prononcé au début du quinquennat, ce mot avait provoqué la fureur de Nicolas Sarkozy. «Je suis à la tête d'un Etat en faillite», avait osé Fillon en Corse à la fin de l'été 2007 alors que le Parlement venait d'adopter un «paquet fiscal» (loi Tepa) d'un coût annuel de 10 milliards. La grosse colère du chef de l'Etat n'avait pas empêché la majorité d'applaudir. Quatre ans après, Fillon ressort la faillite comme on remue le couteau dans la plaie. Et même s'il s'est bien gardé de parler de rigueur - il ne se l'est autorisé qu'une fois, en juillet 2010, quand son départ de Matignon paraissait très probable -, ce dénouement prend des allures de revanche.

Car Nicolas Sarkozy a, lui, en horreur le mot et l'idée d