«Des doutes ? Si vous saviez combien j'en ai aussi.» Hier, à l'université de Strasbourg, devant des étudiants en sciences politiques et en école de management, Nicolas Sarkozy s'est essayé à une posture inédite : celle du président qui «doute». Humain, forcément trop humain. Déjà, en fin de semaine dernière, en coulisses du sommet du G20 de Cannes, il avait confessé une drôle d'incongruité pour un hyperprésident : «J'ai peur de mal faire, j'ai peur d'être mal compris…»
«Dosage». Alors, hier, il a tenté de poursuivre sur sa lancée d'un chef d'Etat ouvert à la contradiction. Prêt à la confrontation des idées : «S'il y a d'autres solutions [que celles qu'il propose, ndlr], que les Français en débattent.» Et d'en appeler à «un débat moins caricatural, plus approfondi». Ce qui ne l'a pas empêché quelques minutes plus tard de cogner, comme un candidat à la présidentielle qu'il est : «Dire que l'on va financer les retraites en revenant à 60 ans, c'est un mensonge !» Puis de ressortir, dans la foulée, son mensonge à lui, qu'il répète depuis deux ans : «Un lycéen sur deux vivra jusqu'à 100 ans.» A une étudiante qui lui demande si le plan de rigueur, dévoilé lundi par François Fillon, ne va pas aggraver le chômage des jeunes, le chef de l'Etat a fait comprendre qu'il n'y avait pas d'autres alternatives. «Si demain la France est emportée dans la tourmente, vous croyez que cela va améliorer la fo