Depuis plusieurs mois, à mesure que l'Europe s'enfonce dans une crise dont nul ne voit l'issue, le gouvernement a multiplié les tour de vis pour conserver son sacro-saint "triple A". Voilà donc un nouveau plan de rigueur.
Ayant presque épuisé la rhétorique de la crédibilité et de la responsabilité financière dont elle s'est arrogé le monopole, la droite en est venue à nous promettre le budget le plus rigoureux depuis cinquante ans. Quelle ironie, de la part d'une majorité qui a déterminé les budgets de ces dix dernières années! On voudrait nous faire croire qu'une nouvelle ère de rigueur sera ouverte dès 2012 par ceux-là même qui ont laissé déraper les comptes publics et multiplié les cadeaux et avantages pour les groupes d'intérêts auxquels ils ont fait allégeance pour accéder et se maintenir au pouvoir.
Etant en grande partie à l'origine du problème, peut-on raisonnablement croire qu'ils soient aujourd'hui les détenteurs exclusifs de la solution à nos maux économiques et sociaux? La droite qui dénonce le candidat socialiste aux présidentielles pour avoir dit qu'il établirait une liste de priorités entre les différentes mesures figurant dans le projet socialiste, c'est celle qui a détricoté consciencieusement et systématiquement toutes les mesures phare qui faisaient le projet sur lequel Nicolas Sarkozy a été élu en 2007.
Ni constance ni justice
Au delà de l'ironie de la situation actuelle, penchons-nous sur le contenu du plan de rigueur annoncé par le Premier ministre. Deux éléments sont absents des