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Libération

L’austérité échauffe les députés

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A l’Assemblée, le ministre de l’Economie a qualifié hier Jospin de Premier ministre par «effraction».
publié le 9 novembre 2011 à 0h00

En pleine polémique sur le plan anticrise du gouvernement, le Parlement se met à l'heure grecque et italienne. Hurlements à gauche, applaudissements frénétiques à droite, des insultes, quelques boulettes de papiers visent le ministre de l'Economie. «La séance est suspendue !» s'interpose la voix brisée du président (UMP) de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

Au député socialiste Pierre-Alain Muet, qui vient de lui poser une question en forme de réquisitoire contre le plan de rigueur, François Baroin répond : «Est-ce du courage de mentir, de basculer dans la démagogie, de taire la vérité, de vous accrocher à des vieilles lunes socialistes qui vous ont certes conduits par effraction au pouvoir en 1997 ?» Lionel Jospin, Premier ministre «par effraction» ? Depuis New York, où il séjourne, l'intéressé a jugé ces propos «scandaleux». Les socialistes, eux, quittent l'hémicycle. C'est l'un des plus sérieux incidents de la mandature.

«Honte». Jean-Marc Ayrault, chef de file des élus PS, dénonce «une faute politique», une «insulte aux citoyens français». Il exige que le gouvernement «formule des excuses». Martine Billard, députée du Parti de gauche, y voit l'expression d'une droite qui se croit «propriétaire de la France» et vit l'alternance comme