Jean-Pierre Chevènement est candidat à l'Elysée pour «faire bouger les lignes». Surtout celle de François Hollande. Mercredi, pour son premier déplacement de campagne à Frépillon (Val-d'Oise), dans la petite usine OCH qui fabrique des «outils coupants», l'ancien ministre socialiste, 72 ans, s'est bien gardé de taper sur son ex-camarade. Le nucléaire et le choix de poursuivre le chantier EPR de Flamanville? «Je me réjouis que François Hollande n'ait pas cédé à la démagogie de ceux qui lancent des ultimatums»,répond Chevènement. La crise de l'euro? «Je ne désapprouve pas que des efforts soient nécessaires, mais je ne veux pas que Hollande s'enferme dans l'horizon du triple A qui est celui de Sarkozy», souligne l'ex-ministre. Pour lui, «il devrait plutôt se demander comment gagner des points de croissance à l'échelle européenne». Cela passe par «un emprunt et des plans d'investissement européens». «Il doit se rendre compte que la suraccumulation des plans de rigueur nous conduit tout droit à la récession», insiste le sénateur.
Clins d'œil. Candidat depuis samedi, voilà Chevènement déjà flanqué de proches aux badges «Chè 2012». Mais à entendre son discours, on se dit que quelques clins d'œil de Hollande en faveur de ses thématiques suffiront pour que le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) se range derrière lui. Comme en 2007, lorsqu'il s'était retiré en faveur de Ségolène Royal. La sortie de l'