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Libération
Récit

Guérini pris au pied de la lettre

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En écrivant un courrier menaçant, le président PS des Bouches-du-Rhône s’est coupé de ses derniers soutiens.
publié le 14 novembre 2011 à 0h00

C'est une drôle d'erreur politique qu'a commise Jean-Noël Guérini. Une bourde qui montre à quel point le président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône est aux abois et a perdu sa lucidité. La semaine dernière, il a adressé à Eugène Caselli, président PS de la communauté urbaine, une lettre pour le menacer de ne plus financer des projets marseillais prévus de longue date (Libération de samedi). Résultat : avec ce courrier, Jean-Noël Guérini a tout simplement facilité son propre lâchage.

Tant que l'actualité se focalisait sur ses démêlés judiciaires - Jean-Noël Guérini est mis en examen, notamment pour «association de malfaiteurs dans le cadre de l'affaire des marchés publics» -, les socialistes locaux gênés se bornaient à répéter que «Jean-Noël reste présumé innocent». Une partie des conseillers généraux encore fidèles dénonçaient même un «lynchage judiciaire et médiatique». Mais, avec ce courrier menaçant, le débat s'est renversé et beaucoup ont cessé de retenir leurs coups. Eugène Caselli, patron de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), directement visé, porte les mots les plus durs. Ancien bras droit de Guérini, il analyse ce qui a poussé son ancien patron à écrire une telle lettre : «Lorsqu'il a été mis en examen en septembre, il y a d'abord eu l'épisode de son vrai faux retrait» - pour anticiper une demande de démission émanant du PS, Jean-Noël Guérini avait délégué une partie de ses pouvoirs