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Chronique

L'immigration est-elle une charge ou une chance pour l'économie ?

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Chaque lundi, l'économiste Alexandre Delaigue pose une question économique qui fâche politiquement.
publié le 14 novembre 2011 à 11h47

La politique en matière d'immigration menée sous Nicolas Sarkozy a été critiquée sous divers angles -engorgement des services policiers, judiciaires et administratifs soumis à la politique du chiffre, compatibilité de cette politique avec le statut autoproclamé de «pays des droits de l'homme» de la France; plus récemment, c'est le harcèlement administratif dont font l'objet les étudiants étrangers qui a fait l'actualité, le ministre de l'Intérieur (lire Libération du 23 mai) proclamant au passage que la France «n'a pas besoin de talents étrangers, de maçons et de serveurs de restaurant». Mais elle n'est que rarement analysée sous l'angle économique.

C'est qu'il y a sur ce sujet un assez large consensus entre gauche et droite. A droite, le ton a été donné par Jacques Chirac qui déclarait en 1976 que «900000 chômeurs ne devraient pas être un problème dans un pays comprenant près de 2 millions de travailleurs immigrés», et à gauche, par Michel Rocard expliquant que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde» en 1990.

La seule différence, le degré de générosité

En 2005, la peur de l'invasion du territoire national par des hordes de plombiers polonais était partagée à gauche comme à droite. Pour les deux bords, les immigrants sont perçus comme une charge pour l'économie et la société française. La seule différence tient au degré de générosité que l'on daigner