Menu
Libération
Reportage

«La cote de Sarkozy remonte? Hélas! Je n'ai rien senti de tel»

Article réservé aux abonnés
Pendant toute la campagne présidentielle, «Libération» s'invite à Carmaux, près d'Albi.
publié le 14 novembre 2011 à 11h02

Ils seraient donc, selon le CSA, 8% de la population de plus que le mois dernier à «faire confiance» à Nicolas Sarkozy. «Vous m'en direz tant...» rigole ce promeneur de la rue Arago, à Carmaux, dans le Tarn. Qui interpelle sa chienne labrador: «Lulu, tu as entendu ce qu'il dit, le monsieur? On devrait se sentir moins seuls, mais je ne sais pas où il va pouvoir trouver nos nouveaux copains.» Ce monsieur, «électeur libéral» dit n'avoir «Hélas! rien senti de tel» autour de lui.

«Normal!» s'exclame deux rues plus loin un étudiant en économie auquel ces propos sont rapportés: «Un vrai bon libéral ne peut pas avoir d'amis à Carmaux: il est pour la rationalisation, la concentration des moyens hospitaliers pendant que toute la ville, droite traditionnelle comprise, se mobilise pour la sauvegarde des urgences à Sainte-Barbe.»

«A bac+4, je fais toujours du ménage chez les vieux»

Andréa consulte son iPhone sur le parking de la maison de retraite du Bosc. Elle «s'en fout», cette remontée du Président dans les sondages ne lui fait «ni chaud ni froid». «Ce que je sais, dit-elle, c'est que c'est pas lui qui me trouvera du boulot. À bac+4, je fais toujours du ménage chez les vieux». L'atmosphère ne se détend pas de l'autre côté de la ville, vers Pré Grand, en approchant des Ateliers de constructions métalliques Delpoux qui licencient la moitié de leurs 124 salariés. «Je ne sais pas pourquoi il remonte, moi, souffle ce métallo rescapé de la charret