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Libération
TRIBUNE

Le (non-)vote et la fracture sociale

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publié le 15 novembre 2011 à 0h00

Le collectif AC le feu, créé au lendemain de l’embrasement des banlieues en 2005, a lancé une campagne nationale d’inscription sur les listes électorales en vue de la prochaine élection présidentielle. Cette mobilisation citoyenne est salutaire et contraste avec l’(in)action de l’Etat en cette matière où le citoyen demeure contraint par sa condition sociale. Le principe d’égalité des droits politiques se heurte en effet aux inégalités réelles, dont la non-inscription sur les listes électorales et, plus largement, l’abstentionnisme, sont autant de manifestations.

Le vote n’est pas un acte individuel, un moyen d’expression, un droit politique comme les autres. Il permet au citoyen de participer à l’exercice de la souveraineté. C’est un signe fort de socialisation et de politisation par lequel il se saisit et décide des affaires publiques. L’égalité politique existe à travers le suffrage universel, sorte de sacrement de l’égalité des citoyens. Or, historiquement, le droit de vote fut longtemps conditionné et soumis à des techniques destinées à limiter la reconnaissance de ce droit politique. En dépit du discours universaliste qui accompagna l’instauration de la République française, le droit de vote fut d’abord un «privilège» réservé à certains hommes. Mais, malgré une dynamique historique d’extension progressive de la reconnaissance du droit de vote, la participation électorale est frappée d’un phénomène abstentionniste, signe d’une fracture sociale et politique.

Si la citoyenne