Et voilà les voleurs. Il faudrait même écrire : revoilà les voleurs. Car déjà, en septembre 2007, à peine élu, Nicolas Sarkozy avait dénoncé cette fraude sociale, demandant à son ministre du Budget de l'époque, Eric Woerth, d'élaborer «une politique déterminée de lutte systématique contre la fraude». Hier à Bordeaux, le chef de l'Etat a cru bon de mobiliser la grande histoire française pour dramatiser une heure forcément grave. «La fraude, c'est la plus insidieuse et la plus terrible des trahisons de l'esprit de 1945», a-t-il déclaré. Ce serait même elle qui «mine les fondements de la République sociale que les frères d'armes de la résistance ont voulu bâtir pour la France». Après son déplacement gaullien à Colombey la semaine dernière, Nicolas Sarkozy, tout à la restauration de son statut présidentiel, a choisi de convoquer l'esprit du Général pour préparer les esprits à une réforme de notre système social, «seule à même de le pérenniser».
Fragilités. Dans le fond comme dans la forme, on lit très bien dans ce discours de Bordeaux les grandes fragilités du «candidat Sarkozy». Malgré un début de rebond de popularité depuis son G20 de Cannes, le candidat de l'UMP n'a toujours pas comblé son immense retard notamment chez les retraités (un peu plus du tiers du corps électoral) qui l'avaient élu en 2007. Les références gaulliennes étaient évidemment aussi là pour ça. Surtout, et cela devient un réflexe depuis six mois, il n'y a