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Libération
CHRONIQUE

Mélangisme culinaire

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Pendant la campagne présidentielle, Jacky Durand chronique la cuisine politique.
publié le 16 novembre 2011 à 19h08

Vous êtes aux fourneaux en train de fricasser et ignorez que votre smartphone préféré a été placé sur écoutes par les condés dans le cadre  d'une fumeuse affaire de trafic de vermouth frelaté.

Sur ce, votre ami Paulo de Montreuil vous envoie un SMS: «Je prépare une croque, ça te dit de venir avec ton matériel?».

Vous répondez le plus naturellement du monde: «Je peux pas, je rôtis mes cailles.»

Paulo enchaîne: «Au contraire, viens avec avec, t'es mon fournisseur préféré en cailles et en poules, on les farcira ensemble.»

Là déjà, le gars des écoutes, il a tordu du nez et stoppé la lecteur de son Chasseur français pour suivre la suite quand vous proposez à Paulo: «Pour l'apéro, j'amènerai le blanc avec lequel j'ai mouillé nos petits maquereaux en saumure préférés, tu sais, ceux qui viennent de Belgique.»

Les cailles, les maquereaux... Paulo là, il est déjà plein d'impatience
alors il en rajoute: «On va se régaler. Veux-tu venir découvrir ma
magnifique dernière cocotte avec moi et du matériel.»

Vous: «Oui, je te montrerai aussi mon tout nouveau fouet et mon cul de
poule. Mais avant, il faudra que j'achève mon boeuf-carottes (1).»

Paulo, toujours serviable: «Si tu veux, on pourra le faire mijoter sur
ma cocotte.»

Vous: «T'as pas peur qu'elle s'attache si elle est nouvelle?»

Paulo: «Non, je l'ai déjà culottée. Ramène-moi aussi un paquet
d'oseille, ça peut toujours servir pour accom