Suivant la dramaturgie classique des négociations politiques, c'est à 2 h 30 du matin que l'accord entre négociateurs socialistes et écologistes a finalement été conclu hier dans une salle du Sénat. Et il est «historique», claironnaient hier les dirigeants du PS et ceux d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV). «C'est un accord ambitieux sain et respectueux», expliquait à Libération Cécile Duflot, la numéro 1 d'EE-LV. «Ce n'est pas un accord de compromis, c'est un accord de conviction», s'est de son côté félicitée Martine Aubry, qui avait initié en juin ces négociations. Dans le cadre de la diplomatie complexe régissant les relations délicates entre le candidat socialiste à la présidentielle et la première secrétaire du PS, c'est à cette dernière qu'est revenu le privilège d'en parler la première à l'issue du bureau national qui l'a adopté hier soir par 33 voix pour et 5 contre.
Cette feuille de route commune est assortie «de 65 circonscriptions réservées à EE-LV dont 13 à 15 gagnables en cas de réélection de Sarkozy, et de 27 à 32 si la gauche passe», selon un négociateur écologiste. Sur le fond, ce document acte les nombreux points de convergence entre les deux formations, de la «fermeture progressive de 24 réacteurs» en fin de vie à une dose de proportionnelle aux législatives, en passant par la «lutte acharnée contre les paradis fiscaux». Mais il ne masque pas avec une formulation alambiquée les deux «dissensus