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Libération

A Marseille, une bagarre d’élus et Solférino en arbitre

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Parti socialiste . La sénatrice Samia Ghali accuse le député Henri Jibrayel, issu comme elle des quartiers Nord, de l’avoir menacée.
A Marseille, le 22 octobre 2010. (REUTERS)
publié le 18 novembre 2011 à 0h00

La commission des conflits du PS auditionne aujourd’hui deux parlementaires des Bouches-du-Rhône. Des proches de Jean-Noël Guérini. Le député Henri Jibrayel et la sénatrice Samia Ghali, élus des quartiers Nord de Marseille, se déchirent depuis des années. La seconde a porté plainte contre le premier, qu’elle accuse de menaces. Depuis, de nombreux témoignages sont arrivés à la justice et au PS.

Du temps de Gaston Defferre, les territoires marseillais étaient partagés entre les barons afin qu'ils ne se déchirent pas. Moins sûr de lui, Jean-Noël Guérini encourage la concurrence. Dans les quartiers Nord, il a d'abord fait monter un ancien de Force ouvrière, Henri Jibrayel, sanguin et suractif. Sa famille, arrivée du Liban après la Seconde Guerre mondiale, a vécu dans 30 m2, ce qui explique, dit-il, sa soif débordante de reconnaissance sociale. Il est devenu conseiller général en 2001 puis député en 2007, avec les dents et beaucoup de subventions distribuées.

Pain sec. De son côté, Samia Ghali a grandi dans une cité de ces quartiers Nord. Guérini l'a fait devenir sénatrice, sur les conseils du mari de l'élue, proche d'Alexandre Guérini et impliqué dans les affaires des deux frères. Tout s'est gâté aux municipales 2008, lorsque Guérini a choisi Samia Ghali plutôt que Jibrayel pour mener une liste d'arrondissement. Jibrayel s'est fâché. Guérini l'a mis au pain sec et à l'eau. Plus de voiture, plus de places à distribuer pour les matchs de l'OM, plus de sub