Menu
Libération
Interview

«Le parachutage est délétère pour la démocratie»

Article réservé aux abonnés
Bertrand Delanoë justifie son opposition à une candidature de l’écologiste Cécile Duflot dans la capitale aux législatives de 2012.
Bertrand Delanoe, le maire de Paris. (Eliana Aponte / Reuters)
publié le 19 novembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 19 novembre 2011 à 10h27)

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s’explique sur la polémique avec les écologistes autour de l’arrivée de Cécile Duflot à Paris aux prochaines législatives.

Mardi soir, vous avez violemment pris à partie la direction du Parti socialiste pour avoir concédé à Cécile Duflot une circonscription parisienne ? Pourquoi une telle colère ?

Ce n’était pas une colère, mais une indignation raisonnée. J’ai toujours dit qu’il était naturel que dans deux circonscriptions à Paris le rassemblement des forces progressistes et écologistes se fasse, comme en 2002 et 2007, dès le premier tour derrière un candidat écologiste. Mais la question que je soulève est d’un autre ordre. Le parachutage est une pratique délétère pour la démocratie, dans la mesure où il rompt le lien de confiance et de proximité avec les électeurs. C’est une façon datée de faire de la politique, une conception distante, voire utilitariste, du rapport avec les citoyens.

De nombreux politiques habitant à Paris sont des élus de banlieue. Donc peut-on vraiment parler de parachutage pour la patronne des verts, qui habite à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) et travaille tous les jours dans la capitale ?

Ce n'est pas un enjeu de personne, c'est une question de principe et de méthode. Cécile Duflot a sollicité l'an dernier la confiance des électeurs du Val-de-Marne pour les représenter au conseil régional. Le Parti socialiste lui a proposé une circonscription [la 6e, à cheval entre le XIe et le XXe arrondissement, ndlr] acquise à la gauche dans ce département. Son choix de venir à Paris n'a donc rien à voir avec l'enjeu des prochaines élections législatives.

En quoi cet accord constitue une «insulte aux Parisiens», comme vous l’avez déclaré ?

Je refuse que les Parisiens soient instrumentalisés et que notre ville serve, comme par le passé, de marchepied vers d’autres ambitions. Depuis 2001, une nouvelle culture politique s’est mise en place dans la capitale : c’est mon devoir