Il y a encore trois mois, l'Elysée ne voulait surtout pas que les journalistes écrivent que Nicolas Sarkozy puisse penser un seul instant à la présidentielle. Aujourd'hui, c'est tout l'inverse. La majorité aime raconter que la machine à gagner est en train de se mettre en route. A l'Elysée, le chef de l'Etat multiplie les déjeuners avec des ministres puis avec des élus de la majorité, censés demain porter la parole du candidat. Et depuis trois semaines, chaque mardi soir, un comité stratégique réunit Alain Juppé, François Fillon, Jean-François Copé, Jean-Pierre Raffarin et Bruno Le Maire. Sans que personne ne sache très bien le rôle et donc l'importance de ce comité. «C'est trop tôt pour le savoir», assure un participant. En réalité, rien de tout cela ne fait un dispositif de campagne.
Influence. Il suffit d'interroger ceux qui sont censés travailler à la réélection du chef de l'Etat pour mesurer l'ampleur du malaise. Jamais la faille qui traverse historiquement la Sarkozie n'a été aussi profonde. Et, aujourd'hui, les deux rives se livrent une vraie guerre d'influence. D'un côté, celle incarnée par Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire défend l'idée d'un Président, dans la mesure du possible, au-dessus des partis, qui assumerait un courageux programme d'austérité, pour faire de la France l'Allemagne de demain. La priorité : la réforme de notre système social pour retrouver de la compétitivité. Dans ce scénario, François Bayrou pourrait parfa