Un sortant et deux challengers
L’accession de François Mitterrand au second tour de la présidentielle de 1981, on l’a un peu oublié, n’était pas assurée. A la différence de 1974, il avait contre lui à gauche le communiste Georges Marchais, et la progression de Jacques Chirac dans les sondages rendait plausible un second tour opposant celui-ci au sortant, Valéry Giscard d’Estaing. Lequel avait perdu plus de huit points en six mois. Echaudés par le souvenir de l’éviction de Gaston Defferre en 1969 et le second tour Pompidou-Poher qui avait suivi, les électeurs de gauche se sont mobilisés les derniers jours.
Une cohabitation, deux sortants
A l'issue de deux ans de cohabitation, le président sortant affronte le Premier ministre sortant, Jacques Chirac. Une situation inédite sous la Ve République où le chef de l'Etat incarne aussi l'opposition. Dans les derniers mois de campagne, Chirac, handicapé par la candidature centriste de Raymond Barre, lui aussi ex-Premier ministre, ne parvient pas vraiment à décoller. François Mitterrand, malgré une légère érosion, ne descendra, lui, jamais sous la barre des 30 % d'intentions de vote entre novembre 1987 et avril 1988. Il réussit à maintenir 14 points d'écart avec son challenger.
Un sortant nommé Balladur
Après quatorze années de présidence Mitterrand, celui qui ressemble le plus à un candidat sortant est le Premier ministre, Edouard Balladur, qui incarn