José Bové est député européen Europe Ecologie-Les Verts. Il répond aux questions de Libération à l'issue de la réunion d'urgence de son parti.
Que raconte la séquence de l'accord chahuté avec le PS, qui se solde par la démission de Yannick Jadot, porte-parole d'Eva Joly?
Qu'une dynamique peut avoir des contradictions. Depuis 2009, EE-LV a connu deux succès électoraux: le parti a grandi et connu une dynamique. Qu'il faut entretenir en pesant dans le débat présidentiel et en nouant des accords avec un partenaire pour les législatives. Mais c'est effectivement compliqué car ces deux moments ont deux logiques différentes...
C'est-à-dire?
Faire un accord pour les législatives impose des compromis avec notre partenaire du PS. C'est bâtir, s'entendre, trouver des dénominateurs communs. Faire une campagne présidentielle impose à l'inverse un refus du compromis. C'est cliver, se différencier, et critiquer les autres projets. On s'est donc retrouvés dans des contradictions et un pataquès qu'on espère désormais derrière nous puisqu'Eva Joly a rappelé qu'elle soutiendrait Hollande au deuxième tour.
Un tel épisode risque pourtant d'affaiblir une candidature écologique qui peine à décoller dans les sondages. Et de relancer le débat sur l'immaturité des écologistes...
La situation n'est pas bo