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Libération
Interview

«Elle était sans ostentation»

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Armelle Le Bras-Chopard, auteure de «Première dame, second rôle», revient sur l’image de la femme de président :
publié le 23 novembre 2011 à 0h00

Professeure des universités agrégée en sciences politiques, Armelle Le Bras-Chopard a publié en 2009 Première dame, second rôle (le Seuil). Pour elle, Danielle Mitterrand a clairement marqué une «rupture».

Vous qui avez travaillé sur les femmes de président, que vous inspire Danielle Mitterrand ?

Elle marque, par rapport à toutes les autres, une vraie rupture. Dès son arrivée à l'Elysée, elle a dit qu'elle voulait rester elle-même, ne pas être «une potiche». Et elle a tenu parole, dans ses convictions comme dans son action. C'était une femme engagée, qui l'est restée tout en assurant son rôle d'épouse de chef d'Etat. Elle est ainsi allée jusqu'à s'occuper du jardin de l'Elysée et même à informatiser son service du courrier !

En quoi a-t-elle marqué une rupture avec les autres ?

Les femmes de président ont commencé à exister individuellement avec leurs fondations. Yvonne de Gaulle, Claude Pompidou et Anne-Aymone Giscard d’Estaing avaient leurs fondations consacrées aux enfants handicapés, aux personnes âgées ; Bernadette Chirac ses pièces jaunes ; Carla Bruni s’en est cherché une à peine mariée à Nicolas Sarkozy et elle a trouvé ! L’originalité de Danielle Mitterrand, c’est qu’elle n’était pas dans l’action philanthropique de dame patronnesse, mais dans les droits de l’homme, et au niveau de la planète. Au risque de poser des problèmes à la diplomatie française ! On se souvient de son combat pour les Kurdes ou du fameux épisode de la bise à Fidel Castro en 1995. Ce sont les droits de l’homme qui l’ont amenée, ces dernières années, sur les problèmes d’eau et sur l’écologie ; et elle a continué à