A 67 ans, Eva Joly n’est pas une pro de la politique, expliquait hier son entourage pour excuser son couac. Mais les socialistes et les écologistes qui souhaiteraient la cadrer peuvent se faire des cheveux. Car c’est peu dire que la candidate à la présidentielle ressemble à la juge d’instruction qu’elle fut. Pugnace, déterminée, intuitive mais aussi ingérable, confuse dans l’instruction de ses dossiers et surtout adorant mettre les pieds dans le plat et n’en faire qu’à sa tête.
Orgueil. Hier, l'intéressée ne paraissait guère contrite de la levée de boucliers qu'elle avait provoquée. Et même plutôt ravie de se draper dans le costume de candidate écologiste «antimicroscome» pourfendeuse des lobbys et héroïne de la restauration de la confiance entre les citoyens et les politiques. Cette posture imaginée par sa garde rapprochée - Sergio Coronado, son codirecteur de campagne proche de Noël Mamère, et Patrick Farbiaz sa plume - pour faire de ses défauts des qualités correspond à son parcours, aux épreuves qu'elle a traversées. «J'ai déjà connu ce genre de situation. J'ai vécu avec un contrat sur ma tête et un garde du corps jour et nuit et je n'ai pas cédé», a-t-elle rappelé hier. Avant d'expliquer qu'elle a tout plaqué pendant quatre jours la semaine dernière parce qu'elle était «très indignée» par l'immixtion du lobby nucléaire dans l'accord Verts-PS. Et de porter le fer dans la plaie : «Areva n'est pas dans son rôle quand elle vient après l