Attention danger. On croyait les écologistes devenus adultes et responsables. En tout cas prêts au compromis avec l’allié socialiste pour battre Nicolas Sarkozy et enclencher la transition écologique à laquelle ils aspirent. N’ont-ils pas habilement négocié un accord avec le PS afin de former une majorité alternative et obtenu une trentaine de circonscriptions gagnables en cas de victoire en 2012, histoire de peser sur la feuille de route, voire de participer au gouvernement ? Et ratifié le tout, le week-end dernier, à l’appel de Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit avec près de 74% des voix ?
Cet accord est bon pour les écologistes car il permet de multiplier par dix le nombre de députés EE-LV et acte une évolution historique du PS avec la réduction de 25% de la part du nucléaire. Contrairement au compromis Verts-PS de 1997, rédigé à la sauvette, il ne cache pas les désaccords sous le tapis. «On a passé le "stress test" des négos avec le PS. C'est normal que l'écologie à l'épreuve du pouvoir connaisse des ratés», estimait hier le député François de Rugy.
Crise d'adolescence. Le problème c'est que, depuis mardi, Eva Joly tape comme une sourde sur cet accord qui ne la fait «pas rêver», stigmatisant un PS «en bois de marionnette» face au lobby nucléaire. Une stratégie cohérente avec son parcours, jugée médiatiquement efficace par sa garde rapprochée mais politiquement désastreuse.
En refusant de dire pendant quelques heures qu'elle se dé