Denis Baupin est le négociateur qui a conclu l'accord avec le PS sur le nucléaire. Il revient, pour Libération, sur le discours du chef de l'Etat sur l'avenir de l'atome en France, au Tricastin, ce vendredi.
Le chef de l'Etat veut-il faire du nucléaire un enjeu central de la campagne électorale?
Oui, et tant mieux: enfin on sort de la chape de plomb politique sur ce sujet essentiel. Le drame, c'est qu'il a été caricatural. Il a livré la meilleure anthologie des poncifs sur le nucléaire. Il se veut le meilleur VRP de l'atome dans le monde, même si, on le voit, la France peine à exporter son modèle. Et, en renvoyant "au Moyen-Age" ceux qui veulent une transition énergétique pour sortir de la dépendance au nucléaire, il risque encore de se faire des amis. L'Allemagne, l'Italie, la Suisse ou la Belgique apprécieront....
A-t-il fait preuve d'habileté en axant la défense "du modèle nucléaire français" autour de l'emploi et de la compétitivité?
Ce discours est une escroquerie intellectuelle. Un seul exemple quand il a tenté d'expliquer que le nucléaire permettait la compétitivité des entreprises françaises. Si c'était le cas, la France, premier pays au monde en matière d'atome, serait aussi le plus compétitif de la planète! C'est plutôt l'inverse qui se passe. Les pays les plus compétitifs développent des "mix énergéti