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Libération
CHRONIQUE «APHORISME»

Hollande et l'appel au rêve général

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Chaque vendredi, Edouard Launet analyse un aphorisme politique. Aujourd'hui, le candidat socialiste remixe Oscar Wilde.
publié le 25 novembre 2011 à 12h03

Aphorisme, subs. masc. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique.

«La force de la jeunesse, c'est d'avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre en chemin.» Envolée signée François Hollande, au terme du discours qu'il a prononcé le 19 novembre à Strasbourg devant les militants du Mouvement des Jeunes Socialistes. Jour après jour, le candidat socialiste fait vibrer le «rêve français». D'un geste ample de semeur, il jette les graines de l'onirisme dans le sillon des consciences. Pas un Français ne peut s'endormir sans voir surgir Hollande et son panier de rêves, débordant d'articles gais et colorés.

Le vainqueur des primaires et ses conseillers ont aussi sous le coude, semble-t-il, la liste complète des aphorismes contenant le mot rêve. Celui de la semaine est calqué de très près sur la formule d'Oscar Wilde: «La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit». Ainsi l'un pense que c'est la jeunesse qui nous pousse à rêver grand, et l'autre que c'est la sagesse. Or il est notoire qu'un jeune est rarement sage, c'est même ce qui fait son charme et, si l'on peut dire, son utilité. Donc l'un des deux ciseleurs d'aphorismes doit se tromper quelque part. Oscar Wilde n'étant pas immédiatement disponible, nous aimerions que François Holl