Nicolas Demorand a pourtant tenté à plusieurs reprises de relancer les débats : « J'ai l'impression d'assister à deux monologues ». Pierre Rosanvallon a d'abord posé les jalons de la discussion en faisant un point sur la situation actuelle de la France : « Alors qu'historiquement, la gauche a toujours été le parti de l'égalité, je ne suis pas sûr qu'elle le soit encore aujourd'hui car le discours tourne à vide ».
Alors oui, les temps sont durs, François Hollande, sans faire pleurer dans les chaumières, l'avoue sans détour : « C'est plus dur pour la génération qui vient. Comment peut-on encore rêver quand il y a tant de contraintes ? » Mais il en a surtout profité pour exposer son programme politique et a totalement occulté le côté philosophique du sujet, malgré les rares tentatives de l'intellectuel pour recentrer le débat sur l'égalité.
Le public n'a pas eu l'air de s'en formaliser, lui qui est principalement venu pour s'adresser au candidat socialiste de 2012. Les multiples questions en témoignent. Energie nucléaire, agences de notation, droit de vote des étrangers en France, éducation, sécurité intérieure, Indignés : « la gauche est attendue ».
François Hollande, alternant réponses à l'assemblée et ripostes aux blagues et mimiques de Nicolas Demorand, a également réussi à glisser quelques piques envers son potentiel principal concurrent, sans jamais le citer : « Il me semble que j'ai un adversaire, mais non je ne parle pas de la gauche