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Libération
Enquête

Trotski hors pistes pour 2012

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LO et le NPA sont crédités de moins de 1% des intentions de vote. Loin des 10% que Laguiller et Besancenot totalisaient au premier tour de la présidentielle de 2002.
Olivier Besancenot, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 14 octobre 2010 à Paris. (© AFP Boris Horvat)
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

C'est Alain Krivine qui le dit : «La crise économique actualise plus que jamais ce que la gauche anticapitaliste apporte, sourit le cofondateur de la Ligue communiste révolutionnaire. On n'apparaît plus comme des zombies !» Mais pourquoi, en ces temps «d'horreur économique», les deux partis d'extrême gauche sont aujourd'hui renvoyés à la figuration de morts-vivants dans la séquence présidentielle de 2012 ?

Cruel constat : le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et Lutte ouvrière (LO) rament en cet automne préélectoral pour atteindre, à eux deux, la barre des 2% dans les sondages. Le plus bas niveau pour l'extrême gauche depuis 1974. «Une catastrophe absolue», se lamente un théoricien des «multitudes» chères à Toni Negri. Les beaux jours trotskistes semblent loin. Lorsqu'en cette année 2002 Arlette Laguiller (LO) cartonnait avec 5,72% et Olivier Besancenot, jeune premier de 28 ans de la LCR, flambait avec ses 4,25%. Une présidentielle avec 10% au premier tour : un record. Dix ans plus tard, inconnus du grand public, leurs successeurs, Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA), jouent les lanternes rouges (lire ci-contre). Pire : «Les voitures balais de la gauche radicale», avoue une jeune militante.

La crise de 2008 leur offrait un boulevard ? Celle de 2011 devrait faire grimper la cote de leurs candidats ? «Elle est notre cercueil», peste un militant, qui essaie d'ouvrir des brèches «en tentant d'infiltrer» les Indignés