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Libération
EDITORIAL

Outrance

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publié le 26 novembre 2011 à 0h00

Le Parti socialiste et les écologistes avaient été grotesques. Nicolas Sarkozy leur a emboîté le pas. La semaine dernière, la confusion des premiers sur l'avenir de la filière nucléaire était consternante. Et pas à la hauteur de l'enjeu. Malheureusement, la caricature de discours du chef de l'Etat, hier dans la Drôme, n'a pas permis d'élever le débat. Entre le retour à la bougie et l'absence de soleil la nuit, le Président a donné dans le Petit Nicolas de cour de récré. Il nous a épargné les écologistes en tongs, longue robe avec du poil aux pattes, mais il s'en est fallu de peu… L'avenir de la filière du nucléaire mérite mieux que ça. Voilà cinquante ans que les Français sont privés de débat sur un choix énergétique stratégique. Alors que pour la première fois les lignes bougent, Nicolas Sarkozy a écarté toute possibilité de débat. Dommage. Les pronucléaires devraient être les premiers à se plaindre de voir leurs arguments ainsi malmenés. Et les anti-atome auront beau jeu de moquer la mauvaise foi du président d'honneur du lobby nucléaire. Nicolas Sarkozy, sur un sujet quasi régalien, a préféré l'outrance à l'échange. Il a du même coup perdu une occasion d'être ce président au-dessus de la mêlée que ses conseillers essayent de vendre. Sur un sujet qui divise les Français, que des personnalités aussi opposées que Daniel Cohn-Bendit et Anne Lauvergeon proposent un référendum devrait faire réfléchir, y compris à l'Elysée. La campagne présidentielle se lance sur de bie