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Enthoven: «La démondialisation, une idée fausse et arrogante»

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Les nouvelles frontièresdossier
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publié le 27 novembre 2011 à 13h57

En bien ou en mal, l'important est de faire parler de soi. A ce titre, Arnaud Montebourg et sa « démondialisation » auront réalisé un grand coup de « marketing politique ». Les idées du troisième homme des primaires socialistes se sont invitées dans le débat entre Keren Ann et Raphaël Enthoven, sur le thème « Peut-on se construire sans frontières? ».

Et le philosophe, animateur à France Culture et sur Arte, n'a pas été tendre avec le concept de l'élu socialiste. « La démondialisation, c'est une idée fausse, arrogante, contradictoire et démagogique, lâche-t-il, avant de développer sa pensée. C'est une idée fausse, parce qu'elle repose sur l'idée qu'on peut remonter le temps. Ce serait comme vouloir défaire une mayonnaise: on ne retrouve jamais l'huile, les œufs et la moutarde! ».  Avec méthode et acuité, il poursuit sa critique: « C'est arrogant, parce que cela suppose que la petite France peut changer le monde. Puis, c'est contradictoire, parce que, pour démondialiser, il faut mondialiser: à quoi bon remettre des frontières, si on est le seul à le faire. Enfin, c'est démagogique en période électorale: aujourd'hui à gauche, la démondialisation occupe la place que le tropisme sécuritaire occupe à droite ».

« Pas socialiste-national, national-socialiste! »

Bien entendu, les propos de Raphaël Enthoven ne sont pas restés sans réaction. Dans le public, au moment des questions, un spectateur rebondit: « Dans le