Merci, la gauche. L'entourage de Nicolas Sarkozy est tout heureux de pouvoir tomber à bras raccourcis sur la proposition du Parti socialiste de donner le droit de vote aux élections locales aux étrangers non communautaires. Voilà le genre de mesure qui clive juste ce qu'il faut : suffisamment pour réunir la droite (et même empiéter sur les terres du Front national) mais pas trop non plus, pour ne pas chiffonner le costume de président sortant de Nicolas Sarkozy. Selon un sondage BVA publié hier par le Parisien, si 75% des sympathisants de gauche y sont favorables, 56% des électeurs de droite y sont opposés. Clivant donc. Mais la mauvaise nouvelle pour l'Elysée, c'est qu'une majorité des Français (61%) soutient le principe. Ce qui n'est pas franchement une surprise pour les spécialistes de l'opinion publique : «Cela fait des années que le nombre de Français favorables au droit de vote des étrangers progresse régulièrement», assure François Miquet-Marty de Viavoice.
Depuis presque un an, Nicolas Sarkozy avait pourtant choisi de se tenir à distance des questions d'immigration, d'identité et même de sécurité. Laissant à son ministre de l'Intérieur et ancien secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, le soin de porter un discours droitier, quitte à s'aligner sur les mots et les thématiques du Front national. Le tout avec la bénédiction tacite, mais silencieuse, de l'Elysée. Dans le but de ratisser des votes au FN. Mais, demain, le futur candidat va-t-il s'emp