Paris, jeudi 6 mai 2032. Cela fait vingt ans, vingt ans jour pour jour que Nicolas Sarkozy a été réélu à la présidence de la République. Et aujourd'hui, débute un séminaire regroupant les plus grands historiens et sociologues de France. Leur mission est de comprendre «comment un Président aussi impopulaire en 2012, au bilan aussi catastrophique, affaibli par les affaires et les dérapages en tout genre a, malgré tout, été reconduit dans ses fonctions cinq années supplémentaires». La pression est énorme, les nouvelles générations réclament des comptes. Une même question, toujours et encore, brutale, directe : «Comment nos parents ont-ils pu se faire b… une seconde fois ?» Une colère compréhensible, naturelle. Quinze ans après le départ de l'ancien président, les séquelles de son deuxième mandat sont encore prégnantes.
Avant de démarrer la réunion, le doyen des historiens a tenu à rappeler, d'une voix lente et grave, les grandes étapes de ce que l'on surnomme aujourd'hui encore : «Le quinquennat de la mort». Le 6 mai 2012, Sarkozy l'emporte haut la main : 54 % des voix contre 46. Dès lors, le Président, qui ne pourra plus briguer un troisième mandat, a les coudées franches : les cours de relaxation, la lecture des classiques, les hommages à Colombey dans la brume du petit matin… «toutes ces conneries pour faire homme d'Etat», c'est fini ! Nicolas peut enfin redevenir lui-même.
Le 6 au soir, on célèbre la victoire au Fouquet's et le 7 au matin, embarquem