Maastricht, le retour. Alors que la campagne présidentielle n’est pas encore officiellement lancée, la question européenne est sur le point de faire une entrée fracassante dans le débat. Et de réveiller, du coup, la grande faille sociopolitique qui déchire la France depuis presque vingt ans. Celle du oui et du non, d’abord au traité de Maastricht en 1992, puis au référendum européen en 2005. Et aujourd’hui, sept ans plus tard, nous y voilà à nouveau. Dans quelques jours (la date n’est pas encore fixée mais ce sera avant le sommet européen du 9 décembre), Paris et Berlin vont présenter leurs propositions de révision des traités européens pour une plus forte intégration des politiques fiscales et budgétaires au sein de la zone euro. Révisions qui passeront fatalement par de douloureux abandons de souveraineté.
Bouée. Demain, Nicolas Sarkozy reviendra à Toulon, trois ans après son grand discours en pleine crise financière sur la nécessaire «réforme du capitalisme». Mais, depuis, tout a changé. La crise financière est devenue une crise de l'endettement et de la gouvernance européenne. La France est entrée dans le collimateur des agences de notation. La récession menace. Et l'hypothèse d'un éclatement de la zone euro est devenue un scénario crédible pour les marchés. Dans ce paysage désolé, Nicolas Sarkozy va vendre l'idée que cette crise n'offre aucune échappatoire : ce sera la convergence avec l'Allemagne ou l'effondrement du modèle social français.
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