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Frêcheville blues

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Un an après la mort de Georges Frêche, Montpellier peine à s’émanciper de l’emprise de son ancien maître. Alors que les gardiens de sa mémoire vont lui ériger une statue, la relève politique tente de s’organiser.
publié le 30 novembre 2011 à 0h00

La région Languedoc-Roussillon publiait, le 7 octobre, une annonce pour un marché public relatif à l'érection d'une statue à Montpellier. «[Elle] représentera Georges Frêche en pied, dans une posture dynamique. La taille de cette statue devra être de 1 à 1,5 fois la taille réelle […]. Elle devra être faite en bronze et apposée sur un socle de pierre, […] visible depuis le carrefour giratoire situé sur l'avenue du Mondial-98.»

Une fois réalisée, «l'œuvre» viendra prendre place, début 2012, sur le parvis du lycée hôtelier… Georges-Frêche. Toujours en construction, ce somptueux établissement réalisé par l'architecte Massimiliano Fuksas, a déjà été baptisé du nom de l'ancien président de région et ex-patron de l'agglomération de Montpellier, mort il y a plus d'un an, le 24 octobre 2010. Même dénomination pour l'esplanade - plus vaste qu'un terrain de football - qui conduit au tout nouvel hôtel de ville. Signé Jean Nouvel et inauguré mi-novembre, cet ouvrage monumental (132 millions d'euros) a lui aussi été voulu par l'ancien homme fort de la ville. Les esprits facétieux l'appellent déjà «le mausolée». Un détail : la station de tramway qui le desservira portera son nom. Tout comme une dizaine de places, rues et autres boulevards que l'on recense déjà dans les cinq départements du Languedoc-Roussillon…Tourner la page Frêche ou vivre dans la continuité en entretenant le culte ? Plus populaire que jamais depuis son décès, le spectre du grand banni socialiste hante M