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Libération

La gauche hantée par la fracture du référendum de 2005

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Les clivages entre «ouistes» et «nonistes» pourraient réapparaître.
Un militant du PCF colle une affiche pour le non au référendum européen, à Lille, le 25 mai 2005. (? Pascal Rossignol / Reuters)
publié le 30 novembre 2011 à 0h00

Une réforme des traités européens menace, à gauche, de rallumer les mauvais souvenirs de 2005.

A l'époque, la bombe à fragmentation du référendum sur le traité constitutionnel européen (TCE) lancée par Jacques Chirac avait fissuré le PS et les Verts, tous deux pour le oui en interne alors que leurs électeurs avaient choisi le non le jour du vote. La fracture entre «nonistes» et «ouistes», résorbée depuis, se réveillera-t-elle en cet hiver européen ? «Faut-il avaler la couleuvre de la rigueur en échange des euro-obligations ? Cela risque de couper la gauche en deux», avertit Pascal Canfin, eurodéputé d'Europe- Ecologie - les Verts (EE-LV). «Le clivage entre les nonistes et les ouistes est dépassé», lui répond Christian Paul, député PS de la Nièvre et ancien partisan du non. «Le oui et le non, c'est de l'histoire ancienne. Ne cherchons pas des divisions artificielles au passé», renchérit Pierre Moscovici, ancien ministre des Affaires européennes de Lionel Jospin et ex-défenseur du oui.

«Carcan». Pour Christian Paul, une majorité de socialistes se retrouverait aujourd'hui dans l'adage : «L'avenir de l'Europe passe par un surplus de démocratie.»«D'une certaine façon, la crise a réglé nos désaccords», concède l'ex-noniste Benoît Hamon, pour qui cette réconciliation se vérifie dans le discours social-démocrate européen de Hollande mâtiné d'une dose de protection, comme l'instauration d'une taxe aux frontières de l'UE.

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