La maison a beau brûler, pour paraphraser Jacques Chirac il y a neuf ans, elle n'attire guère l'attention des dirigeants de ce monde... et encore moins de ceux de la France. Alors que la conférence de Durban s'est ouverte lundi, le climat reste l'incontestable grand absent de la campagne présidentielle. «La crise économique et financière remplit le spectre médiatique, résume Serge Lepeltier, maire de Bourges et ambassadeur du climat pour la France. Quand on regarde les analyses en Europe, aux Etats-Unis, en France, on se rend compte que l'opinion publique est consciente de ce problème mais que la crise impacte tellement le quotidien des gens qu'ils se disent qu'on s'occupera du réchauffement climatique après.»
Et l'opposition, elle, qu'en pense-t-elle? Au sein de l'équipe de campagne de François Hollande, on reconnaît qu'on fait peut-être une bourde, mais on pense que c'est un sujet qui risque «de ne pas intéresser les Français». Même aveu de fatalité à Europe Ecologie-les Verts. Le climat? Ce ne serait pas le moment idéal... «Durban, ce n'est pas évident, c'est une conférence technique, justifie Yannick Jadot, ex porte-parole d'Eva Joly. Après l'échec de Copenhague il y a deux ans, c'est compliqué de mobiliser là-dessus.» Lors du sommet climat dans la capitale danoise, les grands chefs d'Etat avaient roulé des mécaniques, promis monts et merveilles, arraché un accord de principe guère suivi d'effet, avant de repartir dans leurs