La messe est dite. Les écologistes auraient, selon divers commentaires, troqué leurs convictions contre des circonscriptions, leur vertu indignée contre des sièges de députés. Hier désintéressés, les voilà d’un coup transformés en politiciens sans foi ni principe. L’argument ? Dans l’accord conclu entre les socialistes et les écologistes ne figureraient pas la sortie du nucléaire et l’abandon de l’EPR de Flamanville (Manche). Examinons donc, sereinement, cette interprétation des choses.
Il est d'abord assez piquant de voir ceux qui moquaient hier l'immaturité adolescente des écologistes s'indigner qu'ils prétendent désormais en sortir. Comme si les écologistes devaient respecter ad vitamaeternam une sorte de loi fondamentale qui leur dirait : «Vous êtes sympathiques et originaux, vous apportez un vent de fraîcheur bienvenu sur la politique, mais jamais vous n'exercerez le pouvoir». Les seuls qualifiés pour ça sont ceux qui l'ont déjà ou l'ont déjà eu. Ils nous ont conduits là où nous sommes ? Qu'importe ! C'est à eux qu'il revient de piocher dans votre projet - novateur mais dérangeant - une dose acceptable d'écologie. Des parlementaires ? Vous n'y pensez pas. Ce qui coule de source pour le PS et l'UMP sonne comme une revendication politicienne pour des écologistes.
Le même procès en illégitimité s’exerçait hier à l’endroit du PS, longtemps suspecté d’irresponsabilité ontologique. Bref, d’inaptitude à l’exercice. Les socialistes, depuis 1981, se sont libérés