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Libération
portrait

Rachida Dati, Calamity gêne

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L’ex-garde des Sceaux est engagée dans un violent combat contre le Premier ministre. Malheur au perdant.
(Jérôme Bonnet)
publié le 30 novembre 2011 à 0h00

On n’apprendra pas ici l’identité du père de la petite Zohra. Et rien de bien scandaleux ne sera révélé sur sa mère. La (folle) ambition que nous avons caressée durant une grosse heure d’entretien avec Rachida Dati était d’identifier un ou deux des ressorts intimes qui ont permis à la fille d’un maçon marocain immigré de se propulser comme une fusée jusqu’aux ors de la République. Puis des ors à la grosse castagne avec rien moins que le Premier ministre de la France. Car depuis que François Fillon s’est mis en tête de briguer, en juin, un mandat de député à Paris dans la même circonscription qu’elle, Rachida Dati est devenue un pétard comme on en avait peu vu depuis, disons, les essais nucléaires aux îles Tuamotu. «J’étais preum et toi tu te casses !» est de son discours un résumé un brin cavalier mais parfaitement fidèle.

L'entretien avec l'ex-garde des Sceaux s'est déroulé dans son bureau de maire du VIIe arrondissement de Paris, fief luxueux conquis de haute lutte en 2008 par la «fille de M'Barek et de Fatim-Zohra» (sous-titre de son autobiographie parue en mai). Durant les quarante premières minutes, notre interlocutrice s'est employée non à répondre à nos questions mais à en dénoncer l'inanité. «Mais pourquoi me parlez-vous d'ambition ? Mais pourquoi me parlez-vous de carrière ? Vous croyez qu'à 15 ans, je me disais que je voulais devenir ministre ?» Puis, au moment où nous proposions de mettre un terme à ce dialogue de sourds, une porte s'es