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Libération

Une prise de tête souveraine déchire la droite

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Au contraire du FN, l’UMP s’est peu à peu résignée à l’intégration.
Le patron du RPR Jacques Chirac et l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing à un meeting au siège de l'UDF sur le référendum de Maastricht, en septembre 1992. A droite, Nicolas Sarkozy. (? Christine Grunnet.Reuters)
publié le 30 novembre 2011 à 0h00

Et aujourd'hui, quelles sont les nouvelles frontières de la souveraineté ? La droite s'interroge. Très largement convaincue qu'il n'y a plus d'alternative au développement de l'intégration européenne, elle attend de son chef des réponses à cette question cruciale. Demain, à Toulon, Nicolas Sarkozy devrait «expliquer comment reconquérir au niveau européen une souveraineté que nous avons déjà perdue», confie le député UMP Hervé Mariton. S'ils ne le disent pas tous aussi brutalement, les élus UMP n'ont plus d'états d'âme sur la question européenne. «A l'exception d'une poignée d'irréductibles, nous avons voté à l'unanimité tous les grands textes européens du quinquennat, du traité de Lisbonne à la création du fonds de stabilité financière. C'est une évolution spectaculaire. En 1992, la majorité du RPR votait contre Maastricht», rappelle Pierre Lequiller, Président UMP de la commission des affaires européennes.

«Partagée». Le 10 octobre, cette évolution était confirmée par un sondage Ifop publié par le parti majoritaire à l'occasion de ses journées parlementaires. On y découvrait notamment que 55% des sympathisants UMP sont favorables à «une politique économique et budgétaire unique». Autrement dit à de très larges abandons de souveraineté. Utilisée par François Fillon, l'expression dérange. «Abandons ? Le mot n'est pas très heureux. Car ce qu'on a abandonné, c'est ce que l'on ne peut reprendre», souligne un ministre. Lequiller