La crise de l’euro a désormais atteint le stade ultime à partir duquel il n’existe plus qu’une alternative : l’intégration ou la dislocation. Nicolas Sarkozy prononce aujourd’hui à Toulon un discours annoncé comme essentiel sur cette question. Angela Merkel, elle, prendra la parole demain devant le Bundestag pour une intervention présentée elle aussi comme décisive. Le président français et la chancelière allemande ne cessent de négocier, jour après jour, pour parvenir à une position commune avant le Conseil européen qui a lieu dans une semaine.
Il reste donc dix jours pour sauver l’euro et seul un accord absolu et définitif entre Paris et Berlin est capable de proposer une solution susceptible d’être approuvée par les dix-sept pays de la zone euro. C’est désormais, sans se gorger de mots, une affaire de survie pour l’euro et, au-delà, pour l’Europe elle-même. Les marchés n’attendent plus. Ils ont lourdement sanctionné l’Irlande, mis en pièces la Grèce, attaqué sévèrement le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Ils s’en prennent directement à la Belgique. Ils menacent ouvertement la France mais aussi l’Autriche, la Finlande et les Pays-Bas, pourtant des modèles de vertu. Ils n’épargnent plus l’Allemagne elle-même.
En fait, ou bien la zone euro se dote enfin, dès la semaine prochaine, des moyens nécessaires, ou bien elle est submergée, disloquée et emportée. Derrière elle, c’est toute la construction européenne qui joue son destin. Les nationalistes, les souverainistes et les décli