Si «gouverner, c'est prévoir», alors François Bayrou a gouverné par anticipation en alertant sur la crise de la dette à venir dès sa campagne présidentielle de 2007. Aujourd'hui, le leader centriste joue encore les Cassandre. Pour le président du Modem, «plus aucune échappatoire n'est possible. Les chances de voir la France arriver sans alerte grave à l'élection présidentielle du mois de mai me paraissent bien ténues».
«Irréfléchies». Hier, François Bayrou présentait son agenda 2012-2020, en référence à l'agenda 2010 défendu par l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder en 2003, et qui a engagé son pays sur la voie du redressement. Un modèle dont s'inspire le député des Pyrénées-Atlantiques. «[Face à la crise actuelle], on n'a rien prévu, donc rien préparé. […] A long terme ou à moyen terme, les réactions de l'immédiat se sont succédé, souvent contradictoires, irréfléchies, obligeant chaque jour à corriger ou à effacer ce qu'on avait fait la veille. Réactivité, oui, ô combien, […] assénant des certitudes oubliées le lendemain, pas de vision de l'avenir et pas de suite dans les idées», a déploré Bayrou, critiquant du même coup l'action de l'actuel gouvernement. Lui ambitionne de «dégager un horizon».
Concrètement, cet agenda se traduira par cinq forums où les grandes lignes du projet porté par le candidat seront confrontées aux attentes des Français. Le premier de ces rendez-vous, mi-janvier, devrait être consacré au