«Nous aussi on va dire la vérité!» Fin du discours de Nicolas Sarkozy à Toulon, Clémentine Autain s'attarde au bar de la Médoquine, salle de concert de Talence, dans la banlieue de Bordeaux. La militante féministe, en campagne avec Jean-Luc Mélenchon, promet une réponse ferme du candidat du Front de gauche à la présidentielle. A l'extérieur, Mélenchon attaque, devant les caméras, «un discours totalement défensif», un «spectacle déplorable de dissertations socio-économiques devant une foule excitée de réactionnaires.» Le ton de la soirée est lancé.
Dans la salle, 2500 personnes, drapeaux rouges déployés, attendent leur champion debout. Un coup de Bella ciao et voilà Mélenchon, accompagné de Pierre Laurent, numéro un du Parti communiste et de Clémentine Autain, qui rejoignent la scène. «Merci de vous être abstenu de crier mon nom», débute Mélenchon au micro avant d'entamer son meilleur discours depuis son entrée en campagne en juin. «La grande roue de l'Histoire s'est mise en mouvement et nous y prenons notre part», lance-t-il, d'un ton grave, abandonnant les accents gaulliens de ses derniers meetings pour revenir dans ce registre oratoire estampillé «bruit et fureur» dans lequel il excelle.
«C'est son bilan dont il a fait la critique!»
Fustigeant un capitalisme qui «s'est survécu», Mélenchon s'en prend au discours du président de la République à Toulon «qui aurait pu tenir en une seule phrase: "Françaises, Français, je vous prie de m'excuser"»