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TRIBUNE

Universités, une régression programmée

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par Bertrand Monthubert, Mathématicien, secrétaire national du PS à l’enseignement supérieur et à la recherche
publié le 1er décembre 2011 à 12h46

Semaine après semaine, mois après mois, la droite s'enorgueillit de son bilan en matière d'enseignement supérieur et de recherche. Dernier épisode, le discours empreint d'autosatisfaction du président de la République, le 8 novembre, à Strasbourg. «Autonomie» et «excellence» sont devenus les maîtres mots de réformes qui doivent assurer un avenir à la France en la propulsant au premier rang des nations qui investissent dans le savoir.

Méthode Coué, aveuglement ou pur cynisme? Dès qu'on se penche sur ce qui se passe concrètement, localement, la réalité -bien moins rose- apparaît. Depuis des semaines, des présidents d'université commencent à rendre publiques leurs difficultés financières. La plupart des universités, l'essentiel des laboratoires sont exsangues. La dotation ministérielle est en effet insuffisante car les transferts de charges liés à la mise en place de la loi LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités, ndlr) ne se sont pas accompagnés des financements correspondants. Le gouvernement réalise ainsi un magnifique tour de passe-passe, qui lui permet de se défausser de sa responsabilité sur les établissements.

Un plafond d'emploi virtuel

Le ministère a beau jeu de réclamer des universités qu'elles augmentent le nombre d'heures de formations dans certaines filières, tout en gelant l'emploi scientifique. Certes, officiellement, il ne supprime pas d'emploi. Mais depuis la LRU, les universités paient elles-mêmes leurs personnels. Elles ont donc d'un côté un «plafond d'e