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Libération
EDITORIAL

Impasse

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publié le 2 décembre 2011 à 0h00

Annoncé par la rumeur amie comme l'un des «grands» discours du quinquennat, rythmé par de militantes salves d'applaudissements, le premier meeting de campagne de Nicolas Sarkozy à Toulon fut raté. D'abord parce qu'à aucun moment il ne trouva le ton juste : on ne sort pas indemne d'un quinquennat de parole ultrasécurisée, de conférences de presse verrouillées, d'interviews taillées sur mesure avec des journalistes triés sur le volet. Redescendre dans l'arène pour attaquer Arnaud Montebourg sur la démondialisation et la VIe République, les Verts sur la sortie du nucléaire et le partage du siège de la France à l'ONU, le tout dans l'idée de mettre François Hollande face à ses contradictions, c'est venir à découvert sur un terrain politicien qui n'est plus le sien. Ensuite, entendre reparler pour la dix millième fois de la maladie des 35 heures, du «travailler plus», des heures supplémentaires, c'est mettre au jour une forme d'impasse logique, pour ne pas dire d'aberration : pourquoi ne pas avoir démantelé une fois pour toutes, alors que tous les pouvoirs étaient à disposition, ces mécaniques nuisibles, et généralisé ces autres, vertueuses ? Pour un esprit rationnel, c'est incompréhensible. Enfin, en situation de crise, faire l'apologie de l'Europe intergouvernementale, ne rien dire de nouveau des marchés financiers tels qu'ils dysfonctionnent, c'est admettre le monde tel qu'il est et restera. Habillée de lyrisme rococo et cocardier, la seule vraie nouvelle de ce disco