Jeudi, 18h30, Toulon. Le chef entame devant un public trop choisi pour être honnête un discours trop annoncé pour être crédible. Trop de monde dedans le Zénith et trop d'autobus devant; trop de télés pour mettre en images le flagrant délit de détournement de fonds publics, pas assez pour croire au miracle annoncé d'une résolution de «la crise». On sent ça à l'ambiance bien policée, à l'enthousiasme peureux, aux gueules de circonstance.
Donc, l'orateur: «Je n'ai pas écouté ceux qui me conseillaient de ne rien dire de peur qu'en disant la vérité, on créât la panique. J'avais la conviction que pour sauver la confiance, pour éviter la peur, il fallait au contraire dire la vérité aux Français. (...) leur dire que tout le système bancaire était menacé, (...) mais (...) que nous ne permettrions pas qu'un seul Français perdît un seul centime de ses dépôts.»
Stop! On peut rembobiner le son, là? A peine deux minutes de discours et déjà, dans ces «créât» et «perdît», deux imparfaits du subjonctif? Dans la bouche de Sarkozy, et sans même qu'ils fussent bafouillés dans une approximative concordance des temps? Deux subjonctifs, c'est à peine ce qu'il aura fallu pour identifier dans ce discours «historique» la signature du «conseiller spécial» Guaino.
Une heure entière de vacuité plus tard , c'est tout ce qu'il en resterait. Et encore...