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3. Politique. Un modèle allemand? Derrière une démographie déclinante, l’aléa des retraites

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Avec un faible taux de natalité, l’Allemagne est un pays vieillissant.
publié le 6 décembre 2011 à 0h00

L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’Union européenne : nos voisins seront tenants du titre pendant encore cinquante ans. Après, ils seront dépassés par… la France. En 2011, on compte outre-Rhin 82 millions d’habitants, contre 65 millions chez nous. Mais avec un nombre d’enfant par femme bloqué à 1,4 - contre 2 pour une Française -, la population devrait tomber à 70,1 millions en 2060, et cela malgré une légère hausse de la natalité en 2010 (+ 3,6%). A la même date, les Français seront 73,6 millions.

Moins nombreux et plus vieux. En 2060, les plus de 60 ans représenteront près de 40% de la population allemande contre 26% aujourd'hui, et 17% dans les années 60. Et à partir de 2015, lorsque le gros de la génération du baby-boom - née entre 1955 et 1969 - arrêtera de travailler, le pays verra grossir ses bataillons de retraités. Ce déclin démographique vient renforcer la grande peur de l'inflation outre-Rhin. Traumatisée par le souvenir de l'hyperinflation des années 20, l'Allemagne contemporaine est surtout soucieuse de préserver le niveau de vie de ses retraités, dont les pensions sont gelées depuis dix ans. En visite la semaine dernière à Berlin, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, responsable de la rédaction du projet UMP pour 2012, a pu constater que tous ses interlocuteurs, sans exception, lui faisaient part de cette préoccupation. Ainsi, le chef de la CDU, Hermann Gröhe, lui a demandé de comprendre le «coup terrible» que serait le retour de l'inflation