Pour bien se faire comprendre, un diplomate français expose ce principe : «En Allemagne, le compromis précède la décision. En France, la décision précède le compromis.» Cette définition brutale a le mérite d'éclairer crûment l'origine de bien des blocages franco-allemands.
Le député (UMP) Pierre Lequiller, président de la commission des affaires européennes, se rend deux fois par mois outre-Rhin, à la rencontre de ses homologues du Bundestag. Homologues ? C’est beaucoup dire tant les différences sont frappantes.
Elus pour la moitié d’entre eux à la proportionnelle, les 598 députés allemands sont très étroitement associés aux décisions de l’exécutif. Les 17 ministres du gouvernement Merkel sont d’ailleurs flanqués de nombreux «secrétaires d’Etat» qui sont - et restent - des parlementaires.
Dissymétrie. Un sommet Merkel-Sarkozy, c'est toujours une rencontre dissymétrique. «Sarkozy met des propositions sur latabletandis que Merkel, elle, ne peut rien faire sans l'accord de sa majorité», explique Lequiller, qui a assisté au «débat très intense» du groupe CDU du Bundestag avant le sommet du 26 octobre à Bruxelles. Trois jours plus tôt, à Francfort, Nicolas Sarkozy avait espéré un accord sur le Fonds européen de stabilité financière. La chancelière lui avait répliqué qu'il n'en était pas question, puisqu'elle n'avait pas de mandat du Bundestag. Ce mandat, elle ne l'obtiendra que quelques heures avant le sommet, par un vote