La proposition de loi sur le principe de laïcité dans les crèches, centres de loisirs et chez les assistantes maternelles, examiné mercredi par le Sénat, soulève une vague de critiques auprès d'experts qui la jugent à la fois «grotesque» et «liberticide».
«Dire que des enfants en crèche, qui ont généralement entre 0 et 3 ans, vont être perturbés parce qu'une femme porte le foulard et ferait ainsi du prosélytisme est grotesque», s'inquiète un spécialiste de la laïcité au sein du gouvernement : «on atteint là un sommet de radicalisme laïc», poursuit-il, sous le couvert de l'anonymat.
«S'il advenait qu'une telle mesure soit adoptée, elle serait considérée par un grand nombre d'électeurs (...) comme la volonté affichée de la part du parti socialiste de poursuivre la politique islamophobe initiée par M. Sarkozy et son gouvernement», renchérit le Collectif contre l'islamophobie en France dans un courrier adressé aux sénateurs.
Le texte de Françoise Laborde (RDSE, radicaux de gauche, Haute-Garonne), amendé, prévoit que les crèches bénéficiant d'une aide financière publique «sont soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse». Les salariés comme la structure devront «s'abstenir de toute manifestation ostensible d'appartenance religieuse (tenues, représentations, symboles, discours, prières...)»
Les crèches qui n'ont pas d'aides publiques sont autorisées «à apporter, si elles le souhaitent, certai