On a rarement vu un Nicolas Sarkozy aussi sobre pour annoncer un accord, que, pourtant, tous les observateurs considéraient jusqu'à hier matin comme impossible à atteindre. «Je crois pouvoir dire que l'accord franco-allemand est le plus complet possible.» C'est par ces mots que le chef de l'Etat, au côté d'Angela Merkel, a présenté les grandes lignes de leurs propositions de révision des traités européens. On a connu introduction plus triomphaliste chez un Sarkozy pourtant habitué à voir dans chaque verre à moitié plein une bonbonne remplie à ras bord. Est-ce à dire qu'il n'a rien obtenu de son partenaire allemand ? Même pas. Ce n'est ni une grande victoire ni une cuisante défaite. C'est un compromis, que le Président a au moins pu annoncer, lui-même, depuis l'Elysée. Cet accord n'a pourtant pas empêché l'agence de notation Standard & Poor's d'envisager d'abaisser d'ici trois mois les notes de plusieurs pays européens, y compris ceux qui bénéficient du triple A, dont font partie la France et l'Allemagne.
Sans surprise, l'Allemagne a donc obtenu ce qu'elle voulait depuis des mois : un renforcement de la discipline budgétaire au sein de la zone euro. «Il faut surtout reconquérir la confiance» des marchés, a déclaré Merkel, concédant que «le respect des engagements a pâti des engagements». Dans la lettre commune qu'ils vont adresser demain à Herman Van Rompuy, le président de l'UE, Merkel et Sarkozy détailleront les modalités des deux principales innov